Éditions Beya

Emmanuel d'Hooghvorst

Refais la boue et cuis-la

Réflexions sur un verset du Message Retrouvé  : «Refais la boue et cuis-la» (XV, 68). L’alchymie n’existe que grâce à la transmission de son secret, la cabale. 

Cet article fait partie des textes du Fil de Pénélope tome I.


Toute tradition religieuse ou philosophique suppose, pour demeurer vivante, la transmission du mystère qui en constitue le fondement. C’est le sens même du mot tradition, du latin tradere, « transmettre de main en main ».

L’objet de cette transmission doit nécessairement être le même en tous temps et en tous lieux, puisque la vérité demeure éternellement, partout et toujours, la même. Ceux qui le possèdent, cet objet, et qui le gardent, l’expriment par des images qui peuvent être très différentes selon les lieux et les temps…

Dans le judaïsme, on désigne cette tradition du nom de cabale, de l’ hébreu kibbel, « recevoir » . Ce mot signifie donc : « réception » , et, par conséquent, « tradition » . La Cabale est transmise, et demeure inaccessible en dehors de cette transmission… car il n’ y a pas de cabale sans chymie, ni de chymie sans cabale.

L’ expression « Refais la boue et cuis-la » se rapporte à un enseignement fort ancien sur la boue « qui ne mouille pas les mains », première matière de ce que les alchimistes ont appelé leur Pierre.
… les alchymistes ont comparé l’ œuvre de la Pierre à la fabrication du verre. Ils font suer cette terre au moyen de leur feu et elle se transforme alors, en une boue vivifiante…

Atalanta fugiens, emblème XII « La pierre que Saturne avait dévorée à la place de son fils Jupiter et qu’il avait vomie est posée sur l’Hélicon, monument pour les mortels »