Éditions Beya

Hans van Kasteel

Bracesco mythologue

Dans ses deux Dialogues (1544), qui ont pour but d'éclaircir les écrits de Géber et de Lulle, Giovanni Bracesco s'évertue aussi à dévoiler le sens alchymique qui relie entre eux les mythes gréco-romains. L'extrait proposé en est une illustration éclatante.


Par Thésée donc, on désigne ce soufre subtil qui se cache dans cette pellicule ou huile désignée par le navire. Alors Egée, c'est-à-dire le soufre nommé Mars, qui est le père de ce soufre subtil, se jette dans la mer, c'est-à-dire dans cette eau de sel...

Par le labyrinthe où ils sont enfermés, on désigne la chaux de notre métal, dans laquelle il y a ces soufres.

Par Dédale, le père d'Icare, on veut signifier ce soufre nommé Mars, et par Icare on désigne un autre soufre appelé arsenic. Selon Géber, en effet, l'arsenic a une matière subtile semblable au soufre. [...] Ce soufre subtil est de la substance du soufre nommé Mars, et c'est pourquoi le soufre subtil nommé arsenic attire de lui-même, élève et sublime, ensemble avec le sel, le soufre plus épais nommé Mars.

On dit qu'Apollon est fils de Vulcain. Par Apollon, on comprend notre Soleil qui, étant la partie la plus subtile de ce soufre nommé Mars et Vulcain, passe donc pour être son fils.

Fresque de la villa Farnèse, sala del Mappamondo - char du soleil, 1575.