Éditions Beya

  • Éditions Beya
  • volume n°5
  • 16 x 23
  • 444 pages
  • ISBN : 978-2-9600364-5-X
  • couverture cartonnée cousue
  • illustration en noir et blanc : 1
  • parution : juin 2005

Michaël Maïer

LES ARCANES TRÈS SECRETS

Introduction, traduction et notes de Stéphane Feye

Michaël Maïer naquit en 1568 à Rendsburg, dans le Holstein. Médecin, il fréquenta les universités de Rostock, de Padoue, de Bologne et de Bâle. Acquis très tôt aux idées de Paracelse, Maïer possède une vaste culture médicale et philosophique.

En 1613, il publie son premier ouvrage, Arcana arcanissima. Il décède en 1622. Un siècle plus tard, Dom A.-J. Pernety se servira très largement d’Arcana et d’Atalanta fugiens pour composer ses Fables égyptiennes et grecques et son Dictionnaire mytho-hermétique.

Il est étonnant que notre époque de renouveau hermétique n'ait pas encore publié en français les dix-sept traités de Maïer... Or ces originaux, rédigés en un latin européen châtié mais accessible, témoignent tous de la réalité expérimentale de la « médecine d'or » dont les voiles innombrables écartent les profanes et les inconstants. Voici donc un texte agréable à parcourir quant à la forme, mais où l'auteur, comme tous les sages, a « noyé » le poisson philosophique...

La présente édition est accompagnée d’un index thématique, précieux outil pour les chercheurs qui pourront ainsi facilement retrouver les différents mythes étudiés par l’auteur.

 


Présentation ................................................. VII
Introduction ................................................ XIII

PRÉFACE AUX LECTEURS ........................................... 9

LIVRE  I
LES HIÉROGLYPHES ÉGYPTIENS .................................... 21
I. L’origine des premiers hommes, rois et dieux . . .. . ...... 21
II. Les principaux dieux : Osiris, Isis, Vulcain et Mercure . . 23
1. Leur mythe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23
2. Les mythes sont allégoriques . . . . . . . . . . . . . . . . 29
3. La suite des mythes . . . . . . . .  . . . . . . . . . . . . 31
4. Les mythes interprétés en médecine d’or . . . . . . .  . . . 33
III. Les rois d’Égypte . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. 39
1. Les premiers rois et les colonnes dédiées aux dieux . . . .  39
2. Les rois les plus célèbres et leurs villes . . . . . . . . . 45
3. Le roi Simandius . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 47
4. Les successeurs du roi Simandius, dont Sésostris . . . . . . 51
IV. Les hiéroglyphes et peintures d’animaux . . . . . . . . . . 54
1. Apis, le boeuf sacré . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 54
Les raisons du culte des animaux . . . . . . . . .  . . . . . . 56
L’explication du culte du boeuf Apis . . . . . . .. . . . . . . 59
2. Les autres animaux honorés comme dieux . . . . . . . . ... . 64
Le chien et le loup . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 64
Le chat, le lion, le bouc et l’ichneumon . . .  . . . . . . . . 65
Le cynocéphale, le bavian et le crocodile . . . . . . . . . . . 67
L’ibis, l’épervier et l’aigle . . . . . . . . . . . . . . . . . 68
V. Monuments divers utilisés comme hiéroglyphes . . . . . . . . 70
1. La statue d’Harpocrate . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 70
2. Les colonies égyptiennes . . . . . . . . . . . . . . . . . . 70
Babylonie, Argos et Colchide . . . . . . . . .... . . . . . . . 70
Les liens entre l’Égypte et la Grèce . . . . .  . . . . . . . . 72
3. Le verre et la couvée artificielle des oeufs . . . . . . . . 79
4. Les pyramides . . . . .  . . . . . . . . . . . . . . . . . . 80
5. Le temple de Sémiramis à Babylone . . . . . . . .  . . . . . 82
6. Les remèdes . . . . . . . . .  . . . . . . . . . . . . . . . 84
7. Conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 85

LIVRE II
LES HIÉROGLYPHES GRECS
I. Le transfert des rites d’Égypte en Grèce . . . . . . . . . . 90
II. Les divers dieux n’ en sont qu’ un . . . . . . . . . . . .. 92
III. L’allégorie de la toison d’ or . . . . . . . . .  . . . .. 96
1. Le récit du mythe . . . . . . . . . . . . . . . . . .  . . . 97
2. Ce récit est une allégorie . . . . . . . . . . . . . . .. . 100
3. Le mythe appartient à la médecine philosophique . . . . . . 105
4. Le retour des Argonautes . . . . . . . . . . . . . . . .  . 113
IV. Les pommes d’or des Hespérides. . . . . . . . . . . . . .  116
1. L’origine des pommes d’or et l’intervention d’Hercule . . . 116
2. Les explications allégoriques ne sont pas satisfaisantes .  117
3. L’explication chymique en médecine d’or . . . . . . . . . . 120
4. Ceux qu’Hercule a visités : 
les nymphes, Nérée et Prométhée .............................. 125
V. Les autres objets ou mythes d’or. . . . . . . . . . . . . . 127
1. La monnaie, la pomme de Discorde et
les trois pommes d’or d’Atalante . . . . . . . . . . . . . . . 127
2. La biche aux bois d’or . . . . . . .  . . . . . . . . . . . 130
3. Le roi Midas . . . . . . . .  . . . . . . . . . . . . . . . 133
4. L’âge d’or, la pluie d’or et d’autres ....... . . . . . . . 135

LIVRE III
LA GÉNÉALOGIE DES DIEUX ET DES DÉESSES
I. La création du monde, et le Ciel et la Terre . . . . . . .  141
II. Saturne . . . . . . . . . . . . . . .  . . . . . . . . . . 144
III. Les enfants de Saturne . . . . . . . . . . . . . .  . . . 152
1. Jupiter, Junon et Pluton . . . . . . . . . . . . . . . . .. 152
2. Neptune et ses descendants ; Chiron . . . . . . . . . . . . 158
3. Vénus . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 160
IV. Les enfants de Jupiter et de Junon . . . . . . . . . . . . 165
1. Pallas, Mars et sa fille Harmonie . . . . . . . . . . . . . 165
2. Vulcain . . . . . . . . . . . . . . . . . ... . . . . . . . 170
V. Les enfants de Jupiter et de ses concubines . . . . . . . . 173
1. Apollon et Diane . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .  173
Apollon ou le Soleil . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 174
Les fils d’Apollon : Orphée, Esculape et Phaéton . . . . . . . 179
Diane ou la Lune . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 188
2. Mercure . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 193
3. Dionysos . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. . . . . . 206
4. Persée . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . . . . . . . . 219
5. Pollux et Hélène ; Castor et Clytemnestre . . . . . . . . . 224
6. Minos et Rhadamanthe . . . . . . . . .  . . . . . . . . . . 228
7. Amphion et Zéthus . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 229
8. Les frères Paliques et autres . . . . ... . . . . . . . . . 230

LIVRE IV
LES FÊTES ET LES MYSTÈRES DES GRECS
I. Les fêtes et les mystères . . . . . . . . . . . . . . . . . 233
1. Les raisons de leur institution . . . . . . . . . . . . . . 233
2. Les rites sacrés de Bacchus (Osiris-Dionysos) :
 les orgies et autres ........................................ 236
3. Les fêtes de la Rouille et de la Fièvre . . .. . . . . . .. 243   
4. Le culte de Romulus et d'Esculape . . . . . . . . . . . . . 244
5. Les bacchanales et la mort d’Orphée . . . . . . . . . . . . 246
6. Le culte de Cérès et Proserpine :
les Thesmophories et les mystères d’Éleusis . . . . . . .  . . 248
7. Le culte d’Adonis : les Adonies . . . . . . . . . . . . . . 275
8. Le culte de Prométhée, Vulcain et Minerve :
les Lampadophories et le feu de Vesta . . . . . . . . .. . . . 278
II. Les compétitions et les jeux . . . . . . . . . . . . . . . 281
1. Les jeux Olympiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 283
2. Les jeux Pythiques . . . . . . .  . . . . . . . . . . . . . 287
3. Les jeux Isthmiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 294
4. Les jeux Néméens . . . . . . . . .  . . . . . . . . . . . . 295

LIVRE V
LES TRAVAUX D'HERCULE
I. Sa naissance et sa vie . . . ... . . . . . . . . . . . . .  301
II. Ses travaux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .  310
1. Le lion cithéronien . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .  310
2. Les cinquante filles enceintes en une nuit . . . . . . . .  315
3. L’hydre de Lerne . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .  316
4. La biche, les centaures et le sanglier . . . . . . . . . .  319
5. Les écuries d’Augias . . . . . . . . . . . . . . . . . . .  321
6. Les oiseaux du lac Stymphale . . . . . . . . . . . . . . .  325
7. Le taureau, les chevaux de Diomède, l’olivier entortillé, la
ceinture de la reine des Amazones, et la délivrance d’Hésione .328
8. Les boeufs du roi Géryon ; les deux colonnes de Tartessus . 331
9. Les pommes d’or, le cygne et Antée . . . . . . . . . . . . .336
10. Autres travaux d’Hercule ;
l’aigle de Prométhée, Cerbère et Cacus . . . . . . . .. . . . .339

LIVRE VI
LA GUERRE DE TROIE
I. Six arguments prouvant que la guerre de Troie
n’ est qu’une légende . . . . . . . . .  . . . . . . . . . . . 349
1. Les fondateurs de Troie sont légendaires . . . . . . . . .  350
2. Les défenseurs de Troie sont légendaires . . . . . . . . .  353
3. Les causes du siège de Troie sont légendaires . . . . . . . 355
4. Le temps est irréel . . . . . . . . . . . . .  . . . . . .  356
5. Le lieu est inexistant . . . . . . . . . . . . . . . . . .  362
6. Les six conditions requises à la destruction de Troie . .   368
 Première condition : la présence d’Achille . . . . . . . . .  370
 Deuxième condition : le palladium . . . . . . . . . . . . . . 383
 Troisième condition : l’os de Pélops . . . . . . . . . . .. . 388
 Quatrième condition : la cendre de Laomédon . . . . . . . . . 392
 Cinquième condition : les flèches d’Hercule . . . . . . . . . 394
 Sixième condition : les chevaux du roi de Thrace . . . . . .  395

II. Autres éléments légendaires en rapport avec Troie . . . .  397
III. Le retour et les errances d’ Ulysse . . . . . . . . . .   400

INDEX ........................................................ 407

INDEX DES AUTEURS ANCIENS .................................... 427

INDEX DES ALCHIMISTES ET DES AUTEURS MODERNES ................ 431

BIBLIOGRAPHIE DES AUTEURS ALCHIMIQUES ET MODERNES ............ 435 
  I. Recueil des textes alchimiques .......................... 435
 II. Ouvrages alchimiques .................................... 435
III. Autres ouvrages ......................................... 439

 

30 avril 2025

Une note de lecture par Mohammed Taleb

L’ouvrage Les Arcanes très secrets de Michaël Maïer, dans sa traduction française assurée par l’érudit Stéphane Feye, constitue une contribution essentielle à la redécouverte des fondements spirituels et herméneutiques de l’alchimie. Michaël Maïer (1568-1622), médecin de formation, humaniste de la Renaissance, et alchimiste reconnu, fut un proche de la cour de Rodolphe II de Habsbourg à Prague, haut lieu du renouveau hermétique. L’édition proposée par les Éditions Beya s’inscrit dans une volonté de rendre accessibles au public francophone des textes majeurs du patrimoine alchimique, en respectant à la fois la rigueur philologique et l’intelligibilité contemporaine.

Ce traité, dont le titre original latin Arcana Arcanissima (1614) indique d’emblée une visée réservée aux initiés, se distingue par une densité conceptuelle et symbolique considérable. L’œuvre met en scène, sous une forme dialoguée et allégorique, des figures emblématiques de la culture gréco-romaine – Hercule, Atlas, Dédale, entre autres – convoquées dans un théâtre de la sagesse où l’alchimie devient le langage de la métamorphose intérieure. À travers ce jeu d’érudition et de symbolisme, Maïer déploie un savoir qui n’est pas simplement spéculatif, mais opératif, au sens où il vise une transformation réelle de l’âme humaine par l’intégration des polarités, des éléments et des vertus.

L’introduction de Stéphane Feye remplit avec clarté sa fonction de médiation intellectuelle. Elle permet de situer le texte dans le contexte du courant rosicrucien, tout en soulignant l’originalité de l’approche maïerienne. L’auteur n’est pas un simple compilateur d’allégories antiques : il reconfigure les mythes au service d’une herméneutique alchimique exigeante. Stéphane Feye propose également un appareil de notes discret mais éclairant, qui accompagne le lecteur dans le déchiffrement des multiples niveaux de lecture.

La contribution de Robert Vanloo en préface éclaire avec compétence les enjeux philosophiques de l’ouvrage. Il y montre que le texte de Michaël Maïer, s’il s’appuie sur la rhétorique humaniste et les références classiques, ne s’y réduit pas. Il s’inscrit dans une vision sapientielle du savoir, selon laquelle la connaissance du monde est indissociable de la connaissance de soi – une conception radicalement différente de l’épistémologie moderne.

Le lecteur contemporain trouvera dans Les Arcanes très secrets un exemple remarquable de la manière dont l’alchimie s’est constituée comme discipline symbolique, cosmologique et initiatique. Il ne s’agit pas ici de rechercher des recettes de transmutation des métaux, mais de comprendre que chaque image, chaque mythe, chaque couleur ou opération chimique reflète une dynamique intérieure de purification, d’unification et d’élévation. Ce texte demande patience, méditation, et un effort d’interprétation actif, à la manière des exercices spirituels néoplatoniciens ou soufis.
Enfin, cette édition rend hommage à une tradition de sagesse souvent marginalisée par la culture scientifique moderne. Loin d’un ésotérisme de surface, elle invite à une redécouverte profonde du symbolisme alchimique comme voie de connaissance intégrale. Elle s’adresse aux chercheurs de sens, aux historiens de la pensée hermétique, mais aussi à toute personne désireuse de renouer avec une vision du monde fondée sur l’unité du cosmos, la vertu du langage symbolique, et la finalité transformatrice de la connaissance.

Derrière ces histoires merveilleuses, des aventures d’Isis et d’Osiris aux Travaux d’Hercule, en passant par la Guerre de Troie, nous pouvons reconstituer la « médecine d’or », c’est-à-dire la « médecine de l’âme et du corps » (p. 405).

Michael Maier est l’auteur de nombreuses œuvres marquantes qui ont contribué à la transmission de la tradition hermétique à l’époque moderne. En plus de Arcana Arcanissima , il a publié Atalanta Fugiens (1617), recueil emblématique mêlant textes alchimiques, images symboliques et partitions musicales, Themis Aurea (1618), ou encore Silentium Post Clamores (1617). Dans ces ouvrages, il développe une vision de l’alchimie comme science totale, unissant médecine, cosmologie, musique, théologie et art, dans une perspective de réconciliation entre savoirs anciens et modernité naissante. Signalons également Symbola aureae Mensae duodecim nationum (1617), traduit aux Editions Beya sous le titre La Table d'Or (introduction, traduction et notes de Hans van Kasteel, 2015)

----------------------------------------------

09 décembre 2021

Lire conjointement les antiques récits grecs et égyptiens

 

Stéphane Feye, en traduisant en langue française Arcana arcanissima, Les Arcanes très secrets, et il s’agit ici de la première traduction, nous offre une nouvelle possibilité de réhabiliter les vérités de la matière mythique et de militer encore une fois pour un dialogue des cultures et des civilisations. Car notre auteur, l’allemand Michaël Maïer (1568-1622), qui fut médecin, dans le sillage de son confrère Paracelse, et conseiller particulier de l’Empereur Rodolphe II (1552-1612), a tout simplement exploré les cultures mythologiques des Grecs et des Égyptiens, et cela afin de montrer que ces récits décrivent, sur un mode hiéroglyphique et allégorique, les étapes du Grand Œuvre alchimique. Pour lui, derrière ces histoires merveilleuses, des aventures d’Isis et d’Osiris aux Travaux d’Hercule, en passant par la Guerre de Troie, nous pouvons reconstituer la « médecine d’or », c’est-à-dire la « médecine de l’âme et du corps ». (p. 405).

Commentaires

Chargement de la conversation