Éditions Beya

  • Sous la direction de
    Caroline Thuysbaert
  • Éditions Beya
  • volume n°13
  • 16 x 23
  • 613 pages
  • ISBN : 978-2-9600575-7-7
  • couverture cartonnée cousue
  • illustrations en noir et blanc : 12; en couleurs : 1
  • parution : novembre 2012

Caroline Thuysbaert

PARACELSE DORN TRITHÈME

ebook9,99 €
Achat via Amazon.fr

S’il y a une lumière en nous, c’est que Dieu l’y a placée, et non quelque maître terrestre. Si donc Dieu a mis en nous cette lumière, il fera aussi qu’elle se manifeste, qu’elle brille et que voient clair, par elle, ceux qui souhaitent être éclairés. (Paracelse) 

Le présent volume met en relief la parenté entre l’alchimie et le mystère de la création, tant du monde que de l’homme, au travers de la doctrine de Paracelse, de son maître Trithème et de son disciple Dorn. On y retrouve la trace des vrais fils d’Hermès. 

Le lecteur découvrira, côte à côte, l’exégèse alchimique du premier chapitre de la Genèse, une lecture explicative, ligne par ligne, de la fameuse Table d’Émeraude d’Hermès, texte fondamental de l’alchimie, des recettes alambiquées, une théorie philosophique sur les liens entre la pensée, l’esprit et l’âme. 

Tous ces textes sont publiés pour la première fois en français. L’ouvrage se termine par une étude historique sur la vie de Paracelse. 

Puisse cette édition participer au renouveau hermétique souhaité à la fin du XXe siècle par un disciple de l’ART ! 


Quatre œuvres maîtresses de Gérard Dorn (c. 1530-1584) : 

La Lumière physique de la nature .................................... 3
La Monarchie physique ............................................. 257
Le Recueil de chimie paracelsique 
sur les transmutations des métaux ................................. 285
La Généalogie des minéraux ........................................ 403

Paracelse

Les Secrets de la création attribué à Paracelse (1493-1541) ....... 439

Jean Trithème
Quelques lettres choisies (1462-1516) ............................. 509

Annexe 

La vie de Paracelse ............................................... 567

Le 30avril 2025

Une note de lecture par Mohammed Taleb

Ce volume remarquable réunit, pour la première fois en langue française, une sélection essentielle d’écrits issus de la tradition paracelsienne, incluant quatre textes majeurs de Gérard Dorn (c. 1530–1584), le De secretis creationis attribué à Paracelse (1493–1541), et plusieurs lettres choisies de Jean Trithème (1462–1516). La traduction et l’introduction dues à Caroline Thuysbaert donnent à cette publication un cadre rigoureux et accessible, permettant d’aborder la richesse doctrinale, spirituelle et symbolique de ces auteurs. L’ouvrage permet de mieux comprendre la filiation intellectuelle et initiatique qui relie ces trois figures majeures de l’hermétisme chrétien et de la philosophie alchimique de la Renaissance.

Gérard Dorn (1530-1584), médecin, philosophe et traducteur, fut le plus fervent disciple de Paracelse, qu’il contribua à faire connaître à travers l’Europe en traduisant et commentant ses œuvres en latin. Mais Dorn est aussi un penseur original, qui développe une vision radicale de l’unité entre Dieu, l’homme et la nature. Les quatre textes réunis dans ce volume – La Lumière physique de la nature, La Monarchie physique, Le Recueil de chimie paracelsique et La Généalogie des minéraux – témoignent de sa tentative de fonder une science sacrée où l’alchimie devient voie de salut et de réintégration cosmique. Dorn y exprime sa critique des scolastiques et sa recherche d’une médecine spirituelle, intégrant les principes hermétiques dans une anthropologie théologique originale. Son œuvre se distingue par la tentative de faire de la philosophia perennis un socle pour une réforme intégrale de la connaissance.

Paracelse (1493-1541), né Philippus Aureolus Theophrastus Bombastus von Hohenheim, fut l’un des réformateurs majeurs de la pensée médicale et alchimique à la charnière du Moyen Âge et de la Renaissance. Médecin itinérant, théosophe, polémiste inlassable, il rompit avec la médecine galénique et les dogmes universitaires pour proposer une vision profondément novatrice : la nature est un livre vivant, et le véritable médecin doit être à la fois philosophe, théologien et alchimiste. Le texte présenté dans le volume, Les Secrets de la création, longtemps attribué à Paracelse, est une exégèse hermétique du récit biblique de la Genèse, inspirée par la pensée spagyrique. L’accent y est mis sur les correspondances entre microcosme et macrocosme, les trois principes alchimiques (Soufre, Mercure, Sel) et la vocation divine de l’homme comme médiateur entre les mondes. Ce texte illustre le Paracelse visionnaire et prophétique, à la croisée des chemins entre science, mystique chrétienne et magie naturelle.

Jean Trithème (1462-1516), abbé bénédictin, humaniste, historien et cryptographe, est surtout connu pour ses écrits sur les anges, la magie sacrée. Précepteur de l’empereur Maximilien et mentor spirituel de figures comme Cornelius Agrippa ou Paracelse, Trithème occupe une place charnière dans la tradition hermétique. Les lettres présentées dans ce recueil, bien qu’en nombre restreint, révèlent l’érudition, la piété et l’intuition profonde d’un homme qui voyait dans l’histoire et la cosmologie des signes de la Providence. Il fut un acteur discret mais influent de la réforme intellectuelle de son époque, et ses écrits témoignent d’une tentative de concilier foi chrétienne, science sacrée et quête de sagesse. Son influence fut décisive pour l’élaboration d’une pensée alchimique qui ne sépare jamais les dimensions spirituelle et cosmique.

Ce recueil propose ainsi un accès unique à une constellation de textes fondamentaux pour comprendre la pensée alchimique à son apogée renaissante. Il éclaire la filiation entre un maître spirituel (Trithème), un réformateur (Paracelse), et un héritier visionnaire (Dorn), dans une époque où science, foi et imagination créatrice étaient encore profondément unies.
 

--------------------------------------------------------------

 

Philosophie des Temps Modernes

Revue Philosophique de Louvain, 2014

Julien LAMBINET

 

Paracelse – Dorn – Trithème. Sous la direction de Caroline Thuysbaert. Traduit du latin et de l’allemand par Caroline Thuysbaert, Stéphane Feye, Alexandre Feye et Hans van Kasteel. Introduction et annexe sur la vie de Paracelse par Caroline Thuysbaert.

Les éditions Beya, situées à Grez-Doiceau, près de Louvain-la-Neuve, se consacrent à la tradition hermétique et alchimique, se proposent de rendre accessibles nombre de textes méconnus, sous leur forme originale ou traduite, en une série de volumes de fort belle exposition. Il convient, eu égard au titre de leur treizième parution et de la présentation des première et quatrième de couverture, de lever d’emblée une ambiguïté. Paracelse (1493-1541), dont le nom trône en grands caractères en en-tête de l’ouvrage, n’y est en vérité guère présent que par l’esprit. Là où l’on s’attendait sans aucun doute à l’édition de textes du grand médecin alchimiste, ce sont en définitive essentiellement quatre travaux de son disciple indirect et traducteur en latin G. Dorn (c. 1530-1548) qui nous sont offerts, ainsi qu’un ensemble de lettres de son célèbre maître Jean Trithème (1462-1516). Entre ces deux ensembles, dont le premier n’occupe pas moins de deux tiers du volume, est certes, présenté le De secretis creationis, attribué longtemps à Paracelse, mais dont le caractère apocryphe – ce que connaissent bien volontiers l’éditeur ainsi que les traducteurs -, est aujourd’hui assez généralement reconnu. Si bien que de Paracelse véritable, ne reste en définitive que l’esprit. On pourra regretter cette impression trompeuse. Une biographie de Paracelse vient cependant encore clôturer le volume, qui offre ainsi en définitive un ensemble à première vue assez disparate.

Outre cet « esprit » paracelsien – que nous concéderons en dépit de la gêne inévitable qui naît de caractériser ainsi les maîtres à partir des élèves -, règne encore parmi les textes rassemblés de Dorn et du pseudo-Paracelse une communauté thématique qui elle, est sans aucun doute très opportune, et qui les réunit autour d’une tentative d’exégèse alchimique de la Genèse, abordant les textes bibliques de la création du monde et de l’homme, ainsi que la chute de ce dernier, à partir des principes fondamentaux de l’hermétisme et de la philosophie spagyrique. De Dorn, sont traduits le De  Naturae Luce Physica, ex Genesi desumpta, la  Monarchiia  Physica, les Congeris paracelsicae chemiae de transmutationibus metallorum, le De genealogia mineralium atque metallorum omnium, ex Paracelso.

Les principes de l’édition se veulent adressés au grand public et les éditeurs et traducteurs ont délibérément choisi de réduire les notes scientifiques, les apparats des textes ainsi que leurs introductions à leur strict minimum, laissant ainsi parler les auteurs eux-mêmes. On aurait souhaité connaître toutefois ne fut-ce que les critères ayant présidé aux choix des éditions traduites. Les notes présentées sont au demeurant utiles et bien faites. Les introductions sont certes succinctes, mais nous noterons que le parti pris des éditeurs serait tout à fait justifiable si, à une louable modestie et aux limites qu’ils assignent eux-mêmes à leur projet, ne venaient se mêler ces agaçants poncifs, selon lesquels le caractère unitaire et plus essentiel de la vérité ne devrait pas s’encombrer de trop de détail historiques, ou selon lesquels encore la longueur de l’apparat critique serait inversement proportionnelle à la mise en valeur du contenu du texte ainsi orné. D’infatigables chercheurs ont su montrer qu’en ces traditions secrètes et mouvementées, où parfois se multiplient les circonstances pour voir se diversifier les manuscrits et éditions, l’érudition et la manière dont elle tisse les liens qui unissent éléments et suggestions d’un halo culturel, est rarement chose vaine. Qu’on pense par exemple au foisonnement des articles de François Secret !

Le volume se conclut par une annexe rassemblant une « carte d’identité » ainsi qu’en ensemble agencé chronologiquement d’informations concernant les évènements marquants et les voyages de Paracelse. Il est regrettable qu’outre la biographie donnée au début de cet effort, les références précises des sources d’où sont tirés ces renseignements ne soient pas suffisamment systématiquement indiquées au fil du texte, ce qui empêche inévitablement le lecteur d’accorder immédiatement son crédit. La manière dont cette annexe est confectionnée ne manque pourtant de qualités. Particulièrement claie, elle fourmille de renseignements et informe conséquemment le lecteur curieux, n’étaient quelques tournures ambigües. Faire de Paracelse le « père » du magnétisme et de l’homéopathie ne s’écrit pas sans autre précaution. On admettra, en dépit, entre autres, de sa célèbre lettre à Luther, Melanchthon et Pomeranus, que le fait qu’il ne paraisse pas « s’être beaucoup intéressé aux polémiques suscitées par le protestantisme naissant », peut être discuté.

Celui qui s’intéresse à cette riche tradition ne boudera pas son plaisir cependant, devant l’édition de tant de texte fondamentaux, rendus accessibles pour la première fois en Français. C’est que ce type d’édition demande un travail titanesque. La traduction de ces œuvres n’est pas aisée et l’on ne pourrait se montrer trop reconnaissant devant l’accomplissement d’une entreprise qui a réussi à rendre ces textes tout à fait lisibles, là où les originaux sont si ardus à parcourir. En dépit de quelques défauts de « jeunesse », nous ne pouvons qu’encourager vivement l’initiative, si importante, de rendre plus disponible cette tradition dont l’influence, souvent souterraine, fut pourtant véritablement déterminante dans le développement de notre culture occidentale.

 

 

 

Commentaires

Chargement de la conversation